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Madame du Barry (1743-1793), coup de foudre à Versailles


Jeanne Bécu, dite aussi Mademoiselle de Vaubernier, devenue par mariage comtesse du Barry, née le 19 août 1743 à Vaucouleurs, et morte guillotinée le 8 décembre 1793 à Paris, fut la dernière favorite du roi Louis XV de 1768 à 1774.

 

Son origine roturière et sa jeunesse agitée ont suscité un certain nombre de pamphlets injurieux, voire orduriers.


introduction



la Fille d'un clerc


Marie-Jeanne Bécu de Vaubernier naît à Vaucouleurs, en Lorraine, le 19 Août 1743. Elle est baptisée le même jour à la paroisse de Vaucouleurs en présence de Joseph Demange et de Jeanne Birabin. Elle est prénommée Jeanne en l'honneur de Jeanne d'Arc, pucelle d'Orléans, également originaire de Vaucouleurs. Elle a pour père et mère, Jean-Baptiste Gomard de Vaubernier, moine des Picpus de Vaucouleurs (1715-1804), et Anne Bécu de Cantigny (1713-1788), couturière. Son père, est moine au couvent des Picpus de Vaucouleurs, en Lorraine et est connu sous le nom de ‘‘frère Ange’’. Quant à sa mère, la jolie Anne Bécu, est couturière au couvent des Picpus et est connue surtout pour fréquenter beaucoup des hommes et collectionner plusieurs amants dont Billard Dumonceaux (qui sera plus tard le parrain de Jeanne et c’est lui qui s’occupera de son éducation). Jeanne descend par sa mère, de la famille Bécu connue comme la famille des rôtisseurs : son ancêtre, Jean Bécu, était un rôtisseur reconnu sous le règne de Louis XIV. Quant à ses grands-parents maternels, Fabien Bécu et Jeanne Husson, ils étaient au service de l’une des favorites du Roi-Soleil, Isabelle de Ludres, durant les dernières années de sa vie. Ils avaient eu ensemble sept enfants dont Anne Bécu, mère de Jeanne, née le 16 Avril 1713. 


Vue générale sur la ville de Vaucouleurs.
Vue générale sur la ville de Vaucouleurs.

une éDUCATION à la parisienne


Quatre ans après, le 14 Février 1747, Anne met au monde un autre enfant, cette fois un fils mais d'une autre aventure, prénommé Claude et qui mourut très jeune. Peu de temps après, Anne quitte Vaucouleurs avec ses deux enfants pour Paris, chez sa sœur Hélène Bécu, femme de chambre de Mme Biron, épouse du bibliothécaire du roi, Armand-Jérôme Biron. En 1749, Anne trouve un mari de sa condition, Nicholas Rançon. Il était protégé par le financier Billard-Dumonceaux qui connaissait Anne aussi puisqu’ils s’étaient rencontrés auparavant à Vaucouleurs où il venait fréquemment. Après le mariage, Billard-Dumonceaux fait donner à Nicholas, le poste de garde-magasin de l'île de Corse. À Paris, Anne Bécu reste au service du financier qui s'intéresse à la petite Jeanne au physique agréable et devient son parrain. Sa maîtresse, une certaine actrice, prénommée Francesca, qui a pour Jeanne, une grande affection, insiste pour qu'elle reçoive une bonne éducation. Par l'entremise de son père, Jean-Baptiste, Jeanne est admise en tant que pensionnaire chez les Adoratrices du Sacré-Cœur de Jésus, au couvent de Saint-Aure à Paris en l'an 1753. Elle y apprit la danse, l'art, la déclamation, la musique, la lecture, l'écriture et le maintien. Elle n'en sort qu'en 1758 et prend le nom de Mademoiselle Lange qui provient du surnom de son père "le frère l'Ange". 


UNE LORRAINE DANS LA VILLE


Un portrait de Madame du Barry par François-Hubert Drouais.
Un portrait de Madame du Barry par François-Hubert Drouais.

Elle va se trouver du travail à Paris. Elle est embauchée comme coiffeuse chez Madame Lametz mais est renvoyée peu après pour avoir eu une liaison avec son fils. Peu après, elle sert comme femme de chambre dans une maison de fermiers généraux du nom de Lagarde mais dut être vite renvoyée en raison d'avoir couché avec les deux fils de la famille. Elle ne se décourage pas et est vite engagée par Madame Labille. Elle devient vendeuse dans la boutique de modes de celle-ci et y est remarquée par beaucoup d'hommes à cause de sa beauté (grande aux yeux bleus, aux cheveux d'un blond cendré, au teint de lys). C'est là qu'elle rencontre Jean-Baptiste du Barry surnommé le Roué (1723-1794). Il n'était pas beau et avait des mœurs dissolues mais son courage et son franc-parler attirèrent Jeanne. Elle devient en 1764 sa maîtresse. Jean-Baptiste l'emmena dans sa maison de jeu pour qu'elle y règne en maîtresse absolue. Jeanne mène alors une vie de débauche à Paris et devient une prostituée de luxe. Elle est connue sous le diverses noms, tels que Lange (de son père ‘‘le frère l’Ange’’) et tant d’autres. Elle devient tour à tour, la maîtresse du financier Radix de Saint-Foix et a d’autres amants. La maison de Jean-Baptiste attirait beaucoup de monde et parmi eux, les gens venant de la cour. C'est là que Messieurs de Richelieu, d'Ayen et de Soubise remarquèrent pour la première fois, Jeanne et décidèrent d'en parler au roi pour en faire sa maîtresse royale. 


une voie royale


Jean du Barry, heureux d’avoir la jolie et jeune Jeanne Bécu à ses côtés, veut aussi la marchander auprès du roi. Il espère que si Jeanne devient la maîtresse officielle du roi de France, il va ainsi obtenir de nombreuses charges pour lui et pour sa famille et devenir très riche. Il va arriver même jusqu’à la surnommer ‘‘le morceau du roi’’. Les amis intimes du roi, le duc de Richelieu et le prince de Soubise parlèrent à propos de Jeanne à Dominique-Guillaume Lebel, valet du roi de France et ancien pourvoyeur des maîtresses royales, pour que celle-ci devienne la nouvelle favorite officielle.

 

Lebel, qui veut en avoir le cœur net se rend chez le comte du Barry pour voir la jeune Jeanne. Quand il la voit, il est lui aussi tout de suite charmé par la beauté de la jeune demoiselle Bécu. Il part et revient le lendemain pour amener Jeanne au château de Versailles. Avec l’aide de Richelieu, Lebel place Jeanne sur le chemin du roi. Il fixe les rendez-vous entre le roi et la jeune beauté.


Louis XV, alors âgé de 59 ans et toujours aussi beau que durant sa jeunesse, est foudroyé par la beauté de Jeanne. Lui, qui pendant des décennies était devenu taciturne et morose à cause de la mort des membres de la famille royale et de sa grande-amie et confidente, Madame de Pompadour, étant décédée en 1764, se sent revenir à la vie. Il est non seulement ébloui par la beauté de Jeanne mais par aussi son caractère : Jeanne commence à le tutoyer, lui coupe la parole, le traite comme si il n’était pas le roi de France. Jeanne n’est pas comme toutes les précédentes maîtresses de Louis XV, ce qui est nouveau chez le roi de France.

 

Louis XV commence à s’attacher de plus en plus de Jeanne Bécu. Il désire la présenter à la cour et à la famille royale. Mais le seul problème qu’il ya, c’est ce que Jeanne n’a pas de titre de noblesse. Elle ne peut pas aussi devenir la comtesse du Barry puisque Jean, Comte du Barry, est déjà marié à une certaine Catherine-Ursule Dalmas de Vernongrese, qui vit à la campagne. Et Jean du Barry ne peut pas se séparer de son épouse, puisqu’ils ont déjà un enfant, un fils, Adolphe du Barry.


Alors Jean a un frère, encore célibataire, qui se prénomme, Guillaume du Barry. Jean le convainc de venir à Paris pour se marier avec Jeanne. Le 1er Septembre 1768, Guillaume et Jeanne sont enfin unis ensemble par le père de la jeune mariée, Jean-Jacques de Gomard de Vaubernier. Après le mariage, Guillaume est prié de retourner en Languedoc, d’où il vient. Madame du Barry est alors installée à Versailles et cette fois pour de bon et possède enfin le titre de comtesse du Barry que le roi lui a donné. 

Le Duc de Richelieu à la fin de sa vie. Par Louis-Charles-Auguste Couder, musée de l'Histoire de France.
Le Duc de Richelieu à la fin de sa vie. Par Louis-Charles-Auguste Couder, musée de l'Histoire de France.

Le duc de Choiseul.
Le duc de Choiseul.



La comtesse du Barry, 1770 par François-Hubert Drouais.
La comtesse du Barry, 1770 par François-Hubert Drouais.
Jeanne du Barry en 1769 par François-Hubert Drouais.
Jeanne du Barry en 1769 par François-Hubert Drouais.



la présentation à la cour


Reste alors de trouver une dame de la cour, qui sera sa marraine et se chargera de la présenter. Toutes les dames de la noblesse refusent, sauf une, comtesse de Béarn, qui, venant d’une grande et noble famille, est criblée de dettes et vit dans la misère totale à Paris. Celle-ci a accepté à condition que l’on paye ses dettes, lui donne une pension, et aussi des charges pour ses deux fils.

 

La représentation a lieu à Versailles, le 22 Avril 1769. Les dames de la cour, outragées, ne sont même pas venues assister à la cérémonie. Le roi, amoureux fou de sa maîtresse, lui donne beaucoup de cadeaux et présents, tels que bijoux, châteaux, etc...

 

Le 24 Juillet de la même année, Louis XV offre à sa nouvelle favorite, le Petit Trianon, bâti autrefois pour Madame de Pompadour, pour s’y reposer en paix, il sera donné plus tard à Marie-Antoinette par Louis XVI, ainsi que le domaine de Louveciennes et de Saint-Vrain ainsi que tous les revenus de ces châteaux.

 

À la cour, comme autrefois pour la marquise de Pompadour, Jeanne est haïe par certains courtisans qui ne supportent pas qu’une jeune fille de maquerelle et sans bonne famille devienne la nouvelle maîtresse du roi. Ces courtisans ont à leur tête le duc de Choiseul. Celui-ci, est ministre des affaires étrangères et est entrain d’organiser le mariage du dauphin de France et de l’archiduchesse d’Autriche. Il se sait puissant et croit qu’il va faire chasser la nouvelle favorite sans aucune difficulté*.

 

*Il sera disgracié une année plus tard, quelques mois après le mariage du dauphin et de la dauphine et sera prié de s’exiler de Paris pour Chanteloup. Et là-bas, il organisera une politique anti-Louis XV.

 

D’autres courtisans plus favorables, se rangeront au côté de la favorite pour obtenir des importantes charges à la cour. La favorite est soutenue par Richelieu, d’Aiguillon, Soubise, etc... Elle est jalousée pour sa beauté par tant d’autres femmes de la cour, qui souhaitent l’évincer dans le cœur de son royal amant. 

Madame du Barry et le page Zamore, d'après Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty.
Madame du Barry et le page Zamore, d'après Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty.



la vie à la cour de versailles




marie-antoinette, une rivale à la cour


Le 14 Mai 1770, a lieu le mariage du dauphin et de l’archiduchesse d’Autriche, Marie-Antoinette. Celle-ci bien avant qu’elle vienne à Versailles avait été renseignée sur la Du Barry et lui avait méprisé depuis. Elle ne ni comprenait et ni supportait comment une femme de basse-extraction peut venir à la cour. S’obstinant à ne pas lui adresser la parole, elle faillit être disgraciée par le roi, puis finira par lui dire : «Il y a bien du monde aujourd’hui à Versailles», le 1er Janvier 1772.



une vie gouvernée par les arts


Comme beaucoup de favorites, Jeanne mène un grand train de vie à la cour et s’achète beaucoup de bijoux, châteaux, domaines, … et protège beaucoup d’artistes et des écrivains. Durant son règne de favorite, elle brille surtout dans le domaine des arts et protégea plusieurs peintres comme Drouais, Fragonard et se fit peindre par eux. Elle se fit aussi sculpter par Pajou, Lecomte, qu’elle protégea aussi. Comme Madame de Pompadour l’avait fait, elle continua à faire développer la manufacture de Sèvres, fit passer plusieurs commandes aux architectes tels que Ledoux pour ses châteaux tels que Louveciennes. Elle a également contribué au style néo-classicisme. Madame du Barry protégera aussi des lettres.

 

À l’inverse de celle qui l’a précédée dans le lit du roi, Jeanne du Barry ne se mêle pas de politique même si c’est elle qui fut à l’origine du mariage du comte de Provence et de la princesse de Savoie. Mais elle supporte et approuve la politique du triumvirat, composé du duc d’Aiguillon, l’abbé Terray et de Maupeou. La comtesse du Barry est une bonne personne qui n’a aucune rancune envers les gens malgré les pamphlets et les ragots qu’on écrit sur elle. Elle ne se mêle pas aussi des intrigues de la cour. Pour profiter de sa position, Madame du Barry fait épouser aux membres de sa famille, à de très beaux partis. Ainsi, en 1771, elle tente de faire épouser, son neveu par alliance, Adolphe du Barry, à une fille naturelle de Louis XV qu’il a eue avec l’une de ses maîtresses, Marie-Louise O’Murphy. Mais ce sera sans succès. À la cour, Jeanne fera la connaissance du jeune comte de Cossé-Brissac dont elle tombe amoureuse (ils seront un temps, soupçonnés d’être amants). En 1772, Jeanne est séparée de corps et de biens d’avec son époux. Pour le consoler, on lui donne le duché de La Roquelaure. 

Fête donnée à Louveciennes, le 2 septembre 1771, par Jean-Michel Moreau, Paris, musée du Louvre.
Fête donnée à Louveciennes, le 2 septembre 1771, par Jean-Michel Moreau, Paris, musée du Louvre.

Quoi, deux baisers sur la fin de la vie !

Quel passeport vous daignez m’envoyer !

Deux, c’est trop d’un, adorable Égérie,

Je serai mort de plaisir au premier.

Voltaire 



les goûts de madame du barry




le saviez-vous ?


À l’égal de bien des favorites, Madame du Barry vit confortablement. Attentive à l’artisanat ainsi qu’à la peinture, elle commande nombre de pièces au menuisier Delanois, à l’ébéniste Leleu et aux peintres Fragonard et Vien. Amie de Voltaire, elle lui rend visite jusqu’à la mort de l’écrivain en 1778.


louveciennes, le paradis





le crépuscule d'un règne


Louis XV, roi de France et de Navarre (1710–1774), par Armand-Vincent de Montpetit en 1774.
Louis XV, roi de France et de Navarre (1710–1774), par Armand-Vincent de Montpetit en 1774.

Fin Avril 1774, alors que Jeanne et le roi se trouvent à Trianon, c’est là que le souverain ressent ses premiers malaises. Souffrant, il est transporté au château de Versailles, où l’on appelle son premier chirurgien pour qu’il le soigné. Fidèle, Jeanne du Barry reste aux côtés du roi et ne le quitte pas malgré qu’elle peut-être contaminée. La santé du roi se dégrade de plus en plus et ses heures semblent comptés. Durant la nuit du 6 Mai, le roi conseille à Jeanne du Barry de quitter Versailles pour le château de Rueil, alors demeure du duc d’Aiguillon. Jeanne quitte ainsi Versailles le 7 Mai. Trois jours plus tard, le 10 Mai, à 15 h 30, Louis XV rend son âme à Dieu. Dès que son grand-père n’est plus, Louis XVI signe une lettre de cachet pour faire arrêter la comtesse du Barry. On vient chercher la comtesse à Rueil pour aller l’enfermer au couvent de Pont-aux-Dames, à Meaux. Le 13 Mai, à Jeanne est donnée un délai de dix jours pour retirer tout ce qui lui appartient au château de Versailles. Jeanne resta au couvent de Pont-aux-Dames, pendant quelques mois puis en Mars 1775, elle est enfin libérée mais se voit interdite d’aller à Paris. Elle part alors pour son château de Saint-Vrain et y restera quelques mois. En Octobre 1776, le roi autorise à Jeanne d’aller enfin à Paris, elle regagne alors son cher Louveciennes.


une vie d'exil loin de la cour


Jeanne mènera une vie paisible en son château de Louveciennes où ses amis d’autrefois viennent la visiter fréquemment. Elle se consacre à la charité des pauvres qui habitent dans la région de Louveciennes. Admiratrice de Voltaire, elle est à son chevet lorsqu’il meurt en 1778. En 1777, elle a l’honneur de recevoir dans sa demeure le frère aîné de Marie-Antoinette, Joseph II d’Autriche alors que celui-ci est venu rendre visite à sa sœur et son beau-frère. Elle fera la connaissance de la peintre officielle de la reine de France, Élisabeth-Vigée Le Brun et se faire peindre aussi par elle. Durant toute sa vie, Jeanne eut de nombreux amants même après la mort de son royal-amant. Jeune, belle et célibataire, elle sera tour à tour maîtresse d’un certain Henry Seymour, le comte puis le duc de Cossé-Brissac (qui durera plus longtemps et sera son plus grand amour), Louis-Antoine de Rohan-Chabot et tant d’autres.


Madame du Barry en 1781, la beauté toujours reine par Élisabeth Vigée-Lebrun.
Madame du Barry en 1781, la beauté toujours reine par Élisabeth Vigée-Lebrun.
Portrait par Élisabeth Vigée Le Brun, 1782. Corcoran Gallery of Art (Washington).
Portrait par Élisabeth Vigée Le Brun, 1782. Corcoran Gallery of Art (Washington).


les troubles de la révolution



Louveciennes, pavillon de la machine de Marly où habitait Mme Du Barry et où, une nuit de 1791, furent volés ses bijoux dans la commode de sa chambre.

En 1789, lorsque la révolution française éclate, (alors que beaucoup de nobles prennent le chemin de l’exil) Jeanne ne fuit pas et reste auprès de la famille royale. Restant fidèle à la famille royale, elle l’aide dans ses moments les plus difficiles. Le 11 Janvier 1791, le château de Louveciennes est cambriolé et Jeanne du Barry trouve tous ses bijoux volés. Elle commet alors l’imprudence de publier ce qu’on lui a volé (ce qui moyenne la somme de 400 millions de nos jours) et promet de récompenser 2000 louis à celui qui les trouvera. Or elle ne sait pas que ceci sera l’une des pièces maîtresses qui la conduiront à l’échafaud. Jeanne apprend que ses bijoux sont maintenant à Londres et y va fréquemment pour les identifier. En 1792, son ancien amant, le duc de Cossé-Brissac est tué alors qu’il était à Versailles. Après avoir tué le duc, les assassins jettent sa tête à travers la fenêtre du salon de Louveciennes. Le 21 Janvier 1793, Louis XVI est guillotiné, Jeanne du Barry éprouve un profond chagrin quand elle apprend la mort du roi de France et porte son deuil. Jeanne se rend toujours à Londres pour trouver ses bijoux et cela commence à la rendre suspecte aux yeux des révolutionnaires.




la marche au sacrifice


«De grâce monsieur le bourreau, encore un petit moment.»


En fait, la comtesse du Barry avait réussi à se faire oublier depuis plusieurs années mais le fait qu’elle a été favorite de Louis XV la rendait coupable aux yeux de la Convention. En été 1793, Jeanne est arrêtée pour avoir conspirée avec l’Angleterre mais est remise en liberté un peu plus tard. Le 22 Septembre, la comtesse est cette fois arrêtée par le Comité pour avoir conspiré contre la nouvelle république et mener la contre-révolution de l’intérieur. Le 8 Décembre 1793, Marie-Jeanne Bécu de Vaubernier, comtesse du Barry est guillotinée à Paris. Ses derniers mots sont : «De grâce monsieur le bourreau, encore un petit moment.»


en conclusion


Jeanne Bécu, dite « Mademoiselle Vaubernier », succède à Madame de Pompadour décédée en 1764, comme favorite du roi. Il l’installe à Versailles en 1768. Malgré les manigances du duc de Choiseul, secrétaire d’État et allié de la précédente maîtresse, et le mépris de la dauphine Marie-Antoinette, elle s’impose à la Cour jusqu’à la mort de Louis XV. Amatrice d’art, elle protège peintres et artisans et cultive le style néo-classique à Versailles.

Départ pour l'échafaud.
Départ pour l'échafaud.


pour aller + loin





le coin des lecteurs





Des deux plus célèbres maîtresses de Louis XV, la marquise de Pompadour et la comtesse du Barry, la première a toujours éclipsé la seconde.

 

La vie de la du Barry, née Jeanne Bécu, représente pourtant l'une des plus grandes tragédies de l'Ancien Régime. C'est l'histoire de l'ascension fulgurante d'une "enfant de l'amour", née en 1743, fille naturelle d'un moine et d'une couturière, devenue l'égale d'une reine et qui finira sa vie sur l'échafaud en 1793. Jolie et subtile, elle fut exploitée pendant plusieurs années par un proxénète fameux, le comte du Barry, surnommé le "roué", qui lui fera épouser son frère pour la présenter à la Cour.

 

Au sommet de sa gloire, l'ancienne "grisette" marquera par son mécénat les dernières années du règne de Louis XV. Elle imposera la mode parisienne dans toute l'Europe. Mais, terriblement jalousée, malgré sa générosité et sa bonne humeur, elle sera exilée de la Cour par Marie-Antoinette, pour qui elle représentait un "nom de scandale". Elle mènera ensuite, jusqu'à la Révolution, une existence riche et libre de femme indépendante.

 

A travers le portrait alerte et documenté de cette vie, qui incarne avant tout une "époque" (Sainte-Beuve), le livre de Jacques de Saint-Victor met au jour des aspects méconnus de la personnalité de Mme du Barry. Il nous introduit dans l'univers cruel de la Cour, avec ses intrigues et ses coups bas, et dans le monde de la débauche parisienne du XVIIIe siècle, où l'on croise le prince de Ligne, le maréchal de Richelieu, et tous ceux qui servirent de modèle au Valmont des Liaisons dangereuses. La destinée de la comtesse du Barry, la "catin royale", comme l'appelait Marat, illustre à merveille cette "civilisation des mœurs" (Elias) et le basculement d'une société, du libertinage à l'échafaud.


Rien ne prédestinait Jeanne Bécu, certes fort jolie mais fille d'une domestique, à une ascension aussi soudaine qu'incroyable. Présentée au roi, elle le séduit et devient sa dernière favorite. Mais, à Versailles, ses ennemis, la dauphine Marie-Antoinette et Choiseul la jugent frivole et intrigante. Or, intelligente et femme de goût, elle parvient à imposer son influence et son style avant de quitter la Cour à la mort du roi.

 

Quelques années plus tard, c'est sur l'échafaud que s'achève sa vie tumultueuse.

 

Nombre de grands seigneurs l'ont vilipendée par écrit, mêlant le vrai et le faux avec tant d'habileté que bien des historiens s'y sont laissé prendre. Avec l'aide de documents non encore exploités, Jeanine Huas a fait justice de ces inexactitudes et montré le vrai visage de Mme du Barry : celui d'une femme au destin exceptionnel, généreuse et véritablement indépendante.



merci à vous !

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