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L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Winterhalter - 1855

L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Winterhalter - 1855
L'Impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Winterhalter - 1855

LE CARTEL


La façade côté jardin du palais de Compiègne.
La façade côté jardin du palais de Compiègne.
Date :

 

1855

 

Technique :

 

huile sur toile

 

Dimensions :

 

H = 3 m, L = 4,20 m

 

Lieux de conservation :

 

Compiègne, musée national du château 


LE PEINTRE attitré de la cour impériale


Franz Xaver Winterhalter, Autoportrait, 1868.
Franz Xaver Winterhalter, Autoportrait, 1868.

Portraitiste attitré des cours européennes, Franz-Xavier Winterhalter* fut le peintre favori de l’impératrice Eugénie.

 

Celle-ci paya très certainement sur sa cassette personnelle le célèbre portrait collectif qui la représente en 1855 entourée de ses dames d’honneur. Exposée au palais de Fontainebleau sous le Second Empire, l’œuvre fut en effet rendue à l’Impératrice en 1881, qui l’installa dans l’entrée de sa résidence à Farnborough.

 

*Franz Xaver Winterhalter, né à Menzenschwand, dans le grand-duché de Bade, le 20 avril 1805 et mort à Francfort-sur-le-Main, dans le Hesse-Nassau, le 8 juillet 1873 ; à l'âge de 68 ans, est un peintre académique et lithographe allemand, ayant vécu principalement en France.

 

Il fut le portraitiste attitré du gotha européen durant le deuxième tiers du XIXe siècle.


esquisse du tableau


Esquisse du tableau, collection du prince Fürstenberg, Donaueschingen.
Esquisse du tableau, collection du prince Fürstenberg, Donaueschingen.

quelles en sont les sources d'inspirations ?


S’inspirant des scènes bucoliques du XVIIIe siècle, cette monumentale composition met en scène dans une clairière ombragée la souveraine et ses suivantes, non sans rappeler également la composition des tableaux du XVIIe s. représentant Diane avec ses suivantes, comme celle de Rubens ou de Van Loo.


Le Décaméron (1837), Musée Liechtenstein, Vienne (Autriche).
Le Décaméron (1837), Musée Liechtenstein, Vienne (Autriche).
Il dolce farniente (1836), coll. part.
Il dolce farniente (1836), coll. part.
La Florinde (1853), exemplaire du Metropolitan Museum of Art, New York
La Florinde (1853), exemplaire du Metropolitan Museum of Art, New York


UN PORTRAIT MONDAINT


Mais ici, de façon très artificielle et protocolaire, l’Impératrice, légèrement décentrée à gauche, domine le groupe qui fait cercle autour d’elle. Elle est entourée à sa droite de la princesse d’Essling, grande-maîtresse, à qui elle tend une branche de chèvrefeuille et, à sa gauche, de la duchesse de Bassano, dame d’honneur. Devant elle, la baronne de Pierres et la vicomtesse de Lezay-Marnésia, dames du palais ; au premier plan, la comtesse de Montebello ; à droite, trois autres dames du palais, la baronne de Malaret, la marquise de Las Marismas et la marquise de la Tour-Maubourg. En contradiction avec le caractère champêtre de la scène, toutes rivalisent de luxe vestimentaire.


Pauline van der Linden d'Hooghvorst, duchesse de Bassano.
Pauline van der Linden d'Hooghvorst, duchesse de Bassano.
Adrienne de Villeneuve-Bargemon, comtesse de Montebello.
Adrienne de Villeneuve-Bargemon, comtesse de Montebello.
Anne Eve Mortier de Trévise, Marquise de Latour-Maubourg.
Anne Eve Mortier de Trévise, Marquise de Latour-Maubourg.
Nathalie de Ségur, baronne de Malaret.
Nathalie de Ségur, baronne de Malaret.


UN TABLEAU à la pointe de la mode


L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Winterhalter - 1855
L'impératrice Eugénie entourée de ses dames d'honneur par Winterhalter - 1855

Chacune est parée de sa plus belle toilette de bal, donnant ainsi prétexte à un traitement virtuose des étoffes au détriment des portraits. Soie, tulle, mousseline, taffetas, dentelles et rubans semblent les véritables sujets de cette peinture à la gloire des volumineuses crinolines. Seule la discrétion des parures de joaillerie semblent répondre à la simplicité voulue par cette vision pastorale.

 

 

Eugénie fait exception en ne portant absolument aucun bijou visible sur la toile : Winterhalter a même revu sa composition initiale pour cacher tout éventuel bracelet que l’Impératrice porterait grâce à la tête d’une de ses dames du palais.

 

 

 

Cet effet a plusieurs buts : non seulement faire ressortir le buste réputé d’une blancheur d’albâtre et d’une grande perfection de la jeune souveraine, mais également mettre en avant sa modestie illustrée peu de temps auparavant, en 1853, lors de son mariage d’Eugénie avec Napoléon III.


DONC un tableau à vocation politique ?


Eugénie avait alors renoncé à un collier de diamant que la commission municipale de la capitale voulait lui offrir, et avait utilisé la valeur du bijou pour créer une maison d’éducation pour enfants. Winterhalter vient donc montrer à la fois les qualités physiques mais morale d’une Impératrice qui par le protocole mais également par l’élévation de son âme surplombe ses dames d’honneur.



une allégorie de l'amitié ?


La figure tutélaire de l'impératrice ne se veut pas écrasante, en témoigne le brin de chèvrefeuille que tend Eugénie à la princesse d’Essling : cette fleur est le symbole de l’amitié fidèle dans la tradition florale du XIXe s. Une autre fleur vient subtilement réhausser la coiffure et la robe de l’Impératrice : le lila. Plante appréciée d’Eugénie, comme le montre un précédent portrait par Winterhalter, le lila symbolise au XIXe s. le printemps naissant* et… les sentiments amoureux ou amicaux qui l’accompagnent.

 

Eugénie est ainsi parée de la simplicité, de la vertu et de la fidélité en amitié, même débutante. Une corbeille de lilas vient rappeler cette plante sur la droite de la scène. Dans les années 1850, la production du lila forcé, sous serre est en pleine expansion : la ville de Vitry-sur-Seine en a fait sa spécialité et ses producteurs parviennent à programmer si finement le forçage de la plante qu’ils parviennent à en avoir quotidiennement d’octobre à mars à des dates précommandées. Eugénie, maîtresse de la mode parisienne, fut sans doute pour beaucoup dans l’engouement qu’inspira cette fleur à l’époque en l’affichant souvent sur ses tenues d’apparat.


qu'en pensent les contemporains ?


L’œuvre est révélatrice en effet du faste affiché à la cour. C’est ce même faste qui présidait à l’organisation à Paris de l’Exposition universelle de 1855, première grande manifestation officielle du régime impérial et étape décisive vers sa reconnaissance internationale. Exposé dans le salon d’honneur à cette occasion, le tableau de Winterhalter y fut, censure oblige, discrètement vilipendé par la critique. Théophile Gautier parla d’une « manière coquette et brillante […] un peu trop préoccupé de l’élégance » et Gustave Planche dénonça plus sévèrement une « parodie de Watteau » où les « robes si coquettement étalées ne contiennent rien ». En dépit du mépris des critiques d’art, le tableau connut en revanche un énorme succès populaire, jamais démenti depuis lors.


sources


Sitographie : 

 

- Wikipédia.org 

 

Bibliographie : 

 

- L'impératrice Eugénie et son temps de Jules Bertaut 


merci pour votre lecture !

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