Un génie de la Renaissance
Léonard de Vinci est un peintre, sculpteur, architecte et homme de science italien né à Vinci en 1452 et mort à Amboise en 1519. A cinq ans, son père ayant noté ses dons pour le dessin, le place comme apprenti dans l'atelier de Verrocchio, à Florence. Il entre à vingt ans à la Guilde des peintres, et débute sa carrière par des oeuvres immédiatement remarquables telles que La vierge à l'oeillet, ou L'Annonciation (1473). Dans le même temps, il améliore aussi la technique du sfumato (impression de brume) à un point de raffinement jamais atteint avant lui. En 1481, le monastère de San Donato lui commande L'Adoration des Mages, mais Léonard, ne terminera jamais ce tableau et quitte Florence pour Milan. Après la réalisation de La Vierge aux rochers, pour la chapelle San Francesco Grande, et celle de la Statue équestre de Francesco Sforza, il trouve la gloire dans toute l'Italie. En 1495, les Dominicains de Sainte-Marie-des-Grâces lui commandent La Cène. En 1498, il réalise le plafond du palais Sforza. De cette époque, datent aussi La Joconde et La Bataille d'Anghiari. Léonard réalise aussi une grande quantité d'études sur la zoologie, la botanique, l'anatomie, la géologie. Il imagine de multiples appareils et machines, dont la première machine volante, qui resteront au stade de dessins. Plus qu'en tant que scientifique proprement dit, Léonard de Vinci a impressionné ses contemporains et les générations suivantes par son approche méthodique du savoir. La démarche qu'il déploya dans l'ensemble des activités qu'il abordait, procédait d'une accumulation préalable d'observations détaillées, de savoirs disséminés ça et là, qui tendait vers un surpassement de ce qui existait déjà, avec la perfection pour objectif. Bon nombre des croquis, notes et traités de Léonard de Vinci ne sont pas à proprement parler des trouvailles originales, mais sont le résultat de recherches effectuées dans un souci encyclopédique, avant l'heure. En 1516, il rejoint la cour de François Ier, où il participe à des projets d'urbanisme. Il est emporté par la maladie le 2 mai 1519.
Léonard de Vinci : Enfance et premières oeuvres
Peintre italien né en 1452 à Vinci, bourgade perdue dans les plis et replis que forment les monts Albano. Son père, notaire, fils de notaire, était ser Piero ; sa mère, une belle paysanne du nom
de Catarina. Sa naissance mit fin à l'idylle. Léonard fut élevé chez son père et de bonne heure montra les plus rares aptitudes. En 1470, il intégre l'atelier de Verrocchio. On raconte que,
chargé par son maître de peindre le visage d'un ange, celui-ci réussit si bien la commande, que la figure qu'il avait peinte attira tous les regards et se détacha de l'œuvre au lieu de s'y
confondre. On a pu soutenir que Verocchio lui-même avait subi l'influence de son élève.
Nous ne savons presque rien des premières œuvres de Léonard de Vinci. Le carton de la Chute (d'après lequel on devait exécuter en Flandre une tapisserie pour le roi du Portugal), le dragon
molto orribile e spaventoso peint sur la rondache (bouclier en bois de figuier), la Tête de Méduse, ne sont connus que par les descriptions de Vasari. Mais ces descriptions
suffisent à nous montrer que déjà il cherche ce que toute sa vie il s'efforcera d'atteindre à force de justesse et de précision dans l'imitation, il veut égaler la nature, parler avec autant de
relief le langage des lignes, des formes et des couleurs, mais pour exprimer par ce langage sa propre émotion et pour la transmettre aux hommes. Il est à cette heure ce qu'il restera, le réaliste
incomparable qui fixe sur les choses l'œil le plus clairvoyant et rencontre l'idéal sans effort, en continuant le réel, en reliant ses créations à celles de la nature. On s'accorde généralement à
voir l'une de ses premières œuvres dans la petite Annonciation du Louvre, d'une intimité charmante.
Sur un des ses feuillets manuscrits, on lit : « ... bre 1478 incominciai le due Virgine Marie ». Quelles sont ces deux vierges ? Nous l'ignorons. Cependant des dessins qui nous restent nous
pouvons conclure que déjà Léonard a dû dégager de la légende de la Vierge ces scènes d'une grâce familière où le sentiment religieux ne se distingue plus de la délicatesse et de l'élévation des
sentiments naturels.
Longtemps on a affirmé presque unanimement que la Vierge aux Rochers était antérieure au départ pour Milan. On le conteste aujourd'hui sur la foi d'un document qui semble bien se rapporter
à ce tableau. On peut dire qu'en tout cas elle a été exécutée au début du séjour à Milan et qu'elle est encore dans la manière florentine. Il faudrait de longues pages pour exposer les
discussions et les niaises polémiques qui se sont multipliées autour de ce chef-d'œuvre : on en a reculé la date au delà de toute mesure ; on l'a traité de copie et même de « mauvaise copie »,
dont l'original serait : la Vierge aux Rochers acquise en 1880 par la National Gallery de Londres. L'authenticité du tableau du Louvre, qui nous vient de la collection du roi François ler,
est indiscutable.
Qu'avant son départ pour Milan Léonard fût en possession de son génie, c'est ce qu'établirait le tableau inachevé L'Adoration des Mages, aujourd'hui au musée des Offices, s'il était
possible d'en fixer la date avec certitude. Mais la liberté de l'exécution, la très grande maîtrise dont elle témoigne, et, la beauté des chevaux qui font penser aux études pour la statue de F.
Sforza, sont précisément les raisons qui ont amené certains critiques à reculer cette œuvre jusqu'aux environs de 1500. L'Adoration des Mages est pleine de mouvement et de vie, nous y
trouvons déjà ce réalisme psychologique, cet effort pour créer des vivants, des hommes possibles, des êtres qui ne soient pas seulement les figurants d'une machine décorative, mais dont chacun
ait une âme qui se trahisse dans l'acte particulier qu'il accomplit.
Léonard de Vinci : Son oeuvre à Milan
Léonard a trente ans quand il part pour Milan et entre au service de L. Sforza, auquel il propose ses services dans une lettre fameuse où il expose avec une audace tranquille l'incroyable
diversité de ses talents. Ambitieux, avide de gloire, le duc s'efforçait de justifier son usurpation en attirant à sa cour les hommes les plus éminents de l'Italie. La grande œuvre pittoresque de
De Vinci à Milan est La Cène qu'il peignit dans le réfectoire du couvent dominicain de Sainte-Marie des Grâces. On sait que cette peinture célèbre a subi tous les outrages du temps et de
la main des hommes. À demi effacé, l'original sollicite notre curiosité plus qu'il ne la satisfait. Les nombreuses copies de disciples, que l'on voit à Milan, au Louvre, à l'Ermitage, à la Royale
Académie de Londres, ne peuvent atténuer nos regrets.
Dans sa lettre à Ludovic le More, Léonard lui offrait d'exécuter La statue équestre en l'honneur de François Sforza, le fondateur de la dynastie. Nous ne connaissons plus cette oeuvre que
par les dessins qui nous montrent les recherches, les hésitations de l'artiste, sans nous permettre de décider à quel parti il s'arrêta. Le cheval était-il lancé au galop ? Marchait-il d'un pas
fier et relevé ? Il est probable qu'il y eut deux modèles de cette colossale statue à laquelle Léonard travailla pendant tout son séjour à Milan. En 1493, à l'occasion du mariage de Maria Bianca
Sforza avec l'empereur Maximilien, la statue fut exposée sur la place du Château, sous un arc de triomphe improvisé où elle provoqua l'admiration des contemporains.
Outre ces grands travaux, Léonard peignit à Milan quelques portraits, le duc, sa femme, ses maîtresses, Cecilia Gallerani, Lucrezia Crivelli, qui n'est autre peut-être que La Belle
Ferronnière du Louvre. Organisateur des fêtes ducales, peintre, sculpteur, Léonard était en outre architecte, ingénieur. Cette vie de travail fut brusquement interrompue par la chute de
Ludovic qui le premier avait appelé les Français en Italie et qui, juste retour des choses, fut chassé de ses États par ses anciens alliés. Livrée aux gens de guerre, Milan n'était plus un séjour
pour les artistes. Ainsi au mois de mars 1500, De Vinci se retrouve à Venise. En passant par Mantoue, il réalisa au charbon le délicieux profil de la duchesse Isabelle d'Este qui est
exposé au musée du Louvre.
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